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Comment regarder un vêtement ?

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Entre le mois de mars et le mois de juin 2015, un groupe d’étudiants et étudiantes en management de l’Institut Français de la Mode (voir leur nom au bas de l’article) s’est intéressé à la façon dont on peut apprendre à regarder le vêtement et décrypter la mode. Voici le résultat de leur enquête et de leurs entretiens.

Un peu partout et notamment à Paris, les librairies font place aux boutiques de mode. Si le livre est en crise et que la mode se porte bien, est-ce parce que la mode est une forme de création que tout le monde peut s’approprier sans avoir une très grande culture ? S’intéresser à la mode est d’abord et avant tout une activité ludique, légère, frivole. Dans la vie de tous les jours, un vêtement se regarde comme une image fugitive, vite oubliée. Au quotidien, on voit beaucoup de vêtements, mais on en regarde peu.  A force d’observer ce qui nous entoure à travers l’écran de nos smartphones, nous avons perdu notre acuité visuelle. Nous ne savons plus observer les choses autour de nous, nous attarder sur le tableau général, puis sur un détail. Seul compte l’acte photographique, celui qui nous permettra d’immortaliser ce « moment » pour le partager avec nos amis ou followers sur Instagram et Facebook. Seule compte l’« expérience », un mot où s’engouffrent toutes sortes d’injonctions à esthétiser notre quotidien.

En 2013, Suzy Menkes dénonçait dans un article du New York Times le "cirque de la mode", autrement dit la culture du "selfie" et du narcissisme ostentatoire en marge des défilés de mode.

En 2013, Suzy Menkes dénonçait dans un article du New York Times le « cirque de la mode », autrement dit la culture du « selfie » et du narcissisme ostentatoire en marge des défilés de mode.

« On vit dans une époque plate, celle des écrans. On voit les habits sur des tablettes, des ordinateurs, et moins directement sur les corps », disait récemment dans L’Express Alber Elbaz, directeur artistique de Lanvin, auquel une exposition est consacrée à la Maison Européenne de la Photographie (jusqu’au 31 octobre 2015). La façon dont le vêtement est photographié semble aujourd’hui plus importante que la manière dont il est porté, sans parler de la manière dont il a été créé. On porte au moins autant un logo ou une marque qu’un vêtement. La connaissance profonde du vêtement dans toutes ses dimensions semble en voie de perdition : qui s’intéresse à la fabrication d’un vêtement et à son histoire, au-delà des simples codes visuels des marques ?

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Une robe réalisée par Lanvin pour l’exposition Alber Elbaz à la Maison Européenne de la Photographie (photo : But Sou Lai).

« Aux jeunes consommateurs, on enseigne que la mode est jetable, qu’un vêtement s’abandonne comme un préservatif avant même de l’aimer, de l’apprécier, de s’y attacher. Ça détruit la culture de la mode (…).  Si tout le monde a un avis sur la mode – presse ou blogs -, peu de journalistes connaissent l’histoire de la mode, ou même l’histoire tout court. La culture Facebook du “like” a engendré une littérature d’opinion, du “j’aime, j’aime pas” sans contenu critique et d’une affligeante banalité (…). Quant à la presse écrite, elle sacrifie aux dieux de l’argent, du people, des it-bags, des it-shoes et desit-girls. Le diable s’habille en Prada… » (Li Edelkoort interviewée par Marie-Dominique Lelièvre dans Libé Next, 8 mai 2015).

Publié au printemps 2015, le manifeste "anti-fashion" de Li Edelkoort dresse l'acte de décès du système de la mode et appelle à retrouver le "goût du travail fait avec amour ".

Publié au printemps 2015, le manifeste « anti-fashion » de Li Edelkoort dresse l’acte de décès du système de la mode et appelle à retrouver le « goût du travail fait avec amour « .

Plus que jamais, l’image est reine. « Lors des défilés, on éloigne sciemment les spectateurs du podium afin qu’ils ne voient pas les vêtements de près. Ils aperçoivent uniquement une silhouette qui passe en flash. Ce n’est que lors de la visite en showroom qu’ils auront l’occasion de réaliser l’abondance des détails sur le vêtement », souligne Rebecca Voight, journaliste de mode américaine basée à Paris. Or la connaissance du vêtement n’est jamais pleine et entière tant qu’on n’a pas eu le vêtement en main, pour comprendre ce qu’est la matière, son poids, son rapport au corps…

« Le vêtement a de plus en plus disparu pour laisser place au spectacle », souligne Nano de Clausel de MODE F, agence de design sonore et d’habillage musical des défilés. Les trois aspects les plus importants d’un défilé selon lui sont « la lumière, le casting et la musique », reléguant le vêtement au second plan lors de sa présentation officielle. Aux défilés d’une heure qui permettaient une compréhension totale du vêtement ont succédé des présentations de six minutes rythmées, sensationnelles, faisant de celui-ci un accessoire suscitant non pas un regard mais un « feeling »

Défilé Chanel au Grand-Palais, mars 2013. Photo : REUTERS/Charles Platiau.

Défilé Chanel au Grand-Palais, mars 2013. Photo : REUTERS/Charles Platiau.

Or on a tout à gagner à voir, analyser et comprendre ce qui nous est présenté. Regardons au-delà des images que les marques nous présentent. « Une robe, c’est comme un livre, on peut lire les lignes et lire entre les lignes » (Alber Elbaz). N’attendons pas que les vêtements entrent au musée pour poser sur eux un regard faisant appel à tous les éléments d’interprétation possibles. Pour identifier, classifier, interpréter et conserver un vêtement, il faut mobiliser des savoirs de toute nature, relevant de l’histoire, de l’histoire de l’art, de la sociologie, de la connaissance du textile…

Sait-on encore regarder un vêtement ? Sait-on le décrire ? Comme dans toutes disciplines, il y a des règles à respecter, un vocabulaire et une grammaire qui sont à la base du genre et qui, lorsqu’ils sont approchés et sublimés à partir d’un angle original, ouvrent la voie à de nouveaux langages, de nouvelles formes d’expression, tant pour les créateurs que pour ceux qui commentent ou portent leurs créations. Or en matière de critique de mode, on observe depuis quelques années une forme d’assèchement du verbe au profit d’un déferlement d’images à caractère publicitaire dans la presse, sur Instagram et dans la plupart des blogs de mode.

Chiara Ferragni

Chiara Ferragni, considérée comme une des blogueuses de mode les plus « influentes » dans le monde.

La mode est légère mais on peut penser, avec Jean-Jacques Picart, que « le vêtement doit être empli de sens, de valeur à la fois objective et subjective », et qu’on peut regarder la mode avec un regard d’anthropologue, se demander ce qu’elle raconte de nous… Le vêtement qualifie le corps humain dans toutes ses dimensions. Alors que les yeux sont le reflet de l’âme, de l’homme dans son individualité, le vêtement est le reflet de l’homme social. Il contient tous les enjeux de l’identité : volonté d’appartenance, rapports de pouvoir, séduction… Tout est important dans l’habit : la personne qui le choisit, celle qui le porte, et celle qui le conçoit. Ces trois personnes tricotent l’équivalent de grands romans. Leurs choix, influencés par des éléments très hétéroclites, créent un vocabulaire et une histoire qui s’offrent aux interprétations les plus riches et les plus variées.  « La mode ne parle pas que de consommation, mais de notre identité, de notre société et de notre économie, elle parle du pouvoir, de la vie et de la mort…» (Anja Aronowsky Cronberg, directrice de la revue annuelle Vestoj, publiée par le London College of Fashion).

Deux couvertures récentes du magazine Vestoj.

Deux couvertures récentes du magazine Vestoj.

Paradoxalement, il est difficile de regarder ce que l’on a juste sous les yeux. Cela nécessite de l’entraînement. Il est difficile de voir un vêtement. A l’origine, ce dernier est plutôt un voile, une couverture, qui cache notre nudité et révèle notre pudeur — vestimentum : habit, mais aussi couverture, tapis… Regarder et porter un vêtement, c’est opérer une mise à nu, aussi bien du produit porté que de celui qui le porte. Le vêtement ne se présente pas à nous tout seul : il est chargé de récits accumulés, issus tant de ses conceptions et confections propres que de celles de celui qui l’affiche. Au-delà de sa matérialité, il est porteur d’un discours, d’un contexte, d’une histoire particulière…

Vestes chinoises des années 1920. Source : Museum of Anthropology, University of British Columbia, Canada.

Costumes d’opéra chinois des années 1920. Source : Museum of Anthropology, University of British Columbia, Canada.

De la chemise à col blanc des financiers de Wall Street à la marinière bretonne, chaque vêtement, par son style, sa forme ou sa matière fait référence à un style, à une fonction ou un corps de métier, parfois à une sexualité.  Tout vêtement pourrait être qualifié d’ « uniforme personnel » qui reflète une multitude de signes et de choix symboliques. Certaines personnes n’accordent que peu d’importance à leurs tenues. Cependant, même les matériaux les plus communs, même les couleurs les plus basiques sont inconsciemment choisis par le propriétaire du vêtement en fonction de ses références personnelles et permettent à chacun de déceler quelques éléments concernant l’estime que la personne a d’elle-même, son état d’esprit général et son positionnement social.

La mode et la rue selon le photographe néerlandais Hans Eijkelboom.

La mode et la rue selon le photographe néerlandais Hans Eijkelboom.

Regarder un vêtement, c’est en déchiffrer la structure, la matière, le style, les proportions, les inspirations historiques, les références graphiques… C’est en regarder les proportions, fondamentales pour comprendre son rapport au corps, mais aussi son bien-aller et sa « main » (le toucher du vêtement dans la main). C’est reconnaître les axes, les lignes de force directrices, identifier les silhouettes équilibrées… Le vêtement fini n’est pas seulement un produit qu’il faut shooter, « storyteller », exposer et vendre. Du croquis à la toile et au patronage, du prototype aux essayages, la conception du vêtement n’est pas forcément très « glamour ». Mettre au point un modèle, vérifier l’aplomb d’une toile, juger du bien-aller d’un prototype, décider s’il faut décrocher l’épaule, résorber l’ « embu » à l’emmanchure,  épingler, mesurer, constater les défauts de montage, voir si un modèle tombe bien ou pas… Notre accoutumance à l’immédiateté du produit fini n’est pas compatible avec ce long travail de mise au point.

Or il est utile de distinguer un jacquard d’un jersey. D’apprendre à analyser une coupe. Apprendre à dire, avec l’historienne de mode Catherine Join-Dieterlé, que « ça grigne » quand on regarde une « robe simultanée » de Sonia Delaunay (1918) composée de tissus de nature différente. Dépasser le stade de l’émotion pour analyser l’architecture du vêtement, la hiérarchie des formes et des volumes. C’est se donner les moyens de déchiffrer dans chaque vêtement les citations, les détournements, les reprises…

Les étudiants en management de l'IFM réalisent chaque année un "dossier textile" sur les tissus et les matières.

Les étudiants en management de l’IFM réalisent chaque année un « dossier textile » sur les tissus et les matières.

Sonia Delaunay, Robe Simultanée, 1913.

Sonia Delaunay, Robe Simultanée, 1913.

Apprendre à reconnaître Zurbaran dans Balenciaga, reconnaître l’influence d’Ingres sur la mode de son époque et celle de Madeleine Vionnet chez Haider Ackermann, revoir Matrix à travers une collection de John Galliano pour Dior (Haute Couture Hiver 1999-2000), retrouver l’influence de Visconti dans les collections d’un créateur comme Robert Geller, américain d’origine allemande… « Voir une image de mode doit déclencher une suite, un sujet, faire penser à un livre, un film, un roman…», explique Claude Brouet, grande dame du journalisme de mode (ancienne directrice de la rubrique mode au magazine Elle puis longtemps rédactrice en chef du magazine Marie-Claire avant d’être nommée directrice artistique du prêt-à-porter d’Hermès).

Claude Brouet (source : France Inter, La Marche de l'Histoire).

Claude Brouet (source : France Inter, La Marche de l’Histoire).

Le vêtement est un objet d’étude fort de sens qui va bien au-delà de sa simple dimension « mode ». Regarder un vêtement, c’est le replacer dans un environnement global où l’économie rencontre la création et surtout l’évolution des mentalités.  « Une Fashion Week est un panorama d’émotions, de rêves, de tâtonnement, de promesses, c’est le frisson d’un pays à moment donné ainsi que l’état de santé d’une marque. Je regarde toujours une collection par rapport aux autres collections d’une griffe. Une collection n’est bonne qu’en fonction des valeurs de la marque (…). Beaucoup de collections ne sont pas en phase avec demain. Elles sont souvent en phase avec hier, et dans le meilleur des cas, avec aujourd’hui » (Jean Jacques Picart). Au-delà des tendances, le vêtement donne l’état de santé d’une entreprise et raconte la marque avec plus de vérité que n’importe quel discours.

Claude Montana et Jean-Jacques Picart à l'IFM (25 janvier 2012).

Claude Montana et Jean-Jacques Picart à l’IFM (25 janvier 2012).

Bien sûr, tout le monde n’a pas l’œil d’un connaisseur (acheteur, journaliste…), qui sait juger des proportions d’un vêtement même sur un cintre.  Tout le monde n’a pas l’œil technique qui s’aiguise au toucher du vêtement et sent les aspérités du tissu, la solidité des coutures ou du patronage… Au-delà de l’esthétique, l’œil de l’acheteur est aussi chiffré, il visualise les marges brutes potentielles et le futur des stocks. Ce n’est pas là une compétence largement partagée.

Tout le monde n’a pas non plus l’œil d’une journaliste de mode, habituée à ce qu’on lui jette de la poudre aux yeux et qui tente malgré tout de dénicher la pépite dans le déluge des propositions stylistiques, en attente d’un nouveau vocabulaire, d’une nouvelle voie… Mais on peut s’en inspirer : « Il faut absolument chercher la “source de chaleur”, là d’où viennent les propositions nouvelles et intéressantes, et oublier ses préjugés…», dit Rebecca Voight.

En matière de critique de mode (comme de critique littéraire ou de critique cinématographique), le regard sur le vêtement peut évoluer dans le temps, et les « prescripteurs » changent souvent d’avis. « On porte toujours un regard assez dur sur notre propre époque, dont on est sans doute trop proche pour en percevoir le caractère novateur », dit l’historienne Florence Müller, professeur IFM et nouvellement nommée conservatrice mode/textile du musée de Denver (Colorado).

La première collection d’Hedi Slimane pour Saint Laurent Paris a été décriée par la même presse qui aujourd’hui porte aux nues ses créations. Plusieurs collections de Comme des Garçons ont créé la stupeur à leur sortie. La marque défilait pour la première fois à Paris en 1981. Deux ans plus tard le journal The Observer écrit : « Les maquillages sont aliénants : une ecchymose bleue livide pour marquer une bouche ou un œil, une tignasse d’épouvantail… Quant à leurs vêtements, ils semblent en lambeaux – ce sont d’amples manteaux flottants aux bords effilochés, des cocons de tissus noirs et gris, formant des boucles et des entrelacements autour de corps squelettiques » (source : S. Bonvin, Le Temps, le 11 août 2012).

Ainsi, au début des années 1980, les défilés de Comme des Garçons commencent par choquer, d’autant que la mode des années 1980 naissantes donne à voir des corps féminins musclés et triomphants. Avec du recul, les collections de Rei Kawakubo ont profondément marqué l’histoire de la mode, de manière subtile et profonde. Une bonne culture de mode permet d’identifier les références : c’est un moyen sûr pour mesurer l’impact d’un grand talent avec un certain recul critique.

Florence Müller à l'IFM.

Florence Müller à l’IFM.

La mode puise toujours son inspiration dans un contexte global. On ne peut apprécier la Saharienne d’Yves Saint Laurent (1967), qu’en ayant à l’esprit l’ambiance d’une France tout juste sortie de son passé colonial.  Les vêtements ont toujours été porteurs de signes en lien avec l’actualité, la vie artistique ou la vie de l’esprit. Les motifs brodés sur les gilets d’hommes du XVIIIe siècle étaient riches en références de toute sorte : architectures précises de portiques et colonnes, figures contemporaines symbolisées (chapeau de fourrure de Rousseau ou profil de Voltaire), ou encore images du vol de la première montgolfière en 1983… « Un vêtement porte un message, il est comparable à une bibliothèque », selon Catherine Join-Dieterlé.

Regarder une œuvre de création avec un regard critique : ce qui paraît une évidence pour quiconque s’intéresse à la littérature, au cinéma ou à la peinture ne l’est pas forcément pour les amateurs de mode. Pourtant, la critique est indispensable puisqu’on ne comprend rien à la mode si on ne déchiffre pas le parcours d’un créateur, si on ne comprend pas ce qui différencie telle collection d’une autre, si on ne replace pas ce qu’on voit dans un contexte plus global…

Source : Vogue; 1954 Photo Clifford Coffin

Source : Vogue; 1954 Photo Clifford Coffin

Qu’est-ce que le vêtement dit de notre société aujourd’hui ? Sujet passionnant, complexe et délicat. Difficile de ne pas constater que l’exubérance de certains défilés n’a d’autre objectif que de provoquer des « ah ! » et des « oh ! » dans la planète fashion. On aurait tort cependant d’en rester là. Les tendances disent toujours quelque chose d’intéressant : en 2015, on peut observer avec intérêt le développement de l’unisexe, avec de plus en plus de vêtements conçus sans distinction de genre. La vogue du « néo-goth » est également symptomatique d’une époque globalement sombre et pessimiste. Et la montée en puissance d’une « mode éthique » se dessine lentement, même si les beaux discours creux abondent en la matière. Le vêtement est un laboratoire du monde qui vient.

On regarde souvent la mode sans plus y apercevoir notre reflet, alors qu’elle fut pendant longtemps un miroir de nos sociétés, qui nous aidait à traduire et rendre compte d’états d’esprit en mouvement. En cause peut-être, l’argent et l’impératif de rentabilité qui pèsent sur la création, brouillant finalement le message qu’elle pourrait délivrer. Imaginons le musée du futur, exposant les collections actuelles des créateurs les plus populaires de notre époque : que pourrait-il bien nous apprendre de notre société ? On peut se poser la question tant la mode d’aujourd’hui semble 1) avoir quitté la sphère du collectif pour s’individualiser à l’extrême, 2) regarder en arrière au moins aussi souvent que vers le futur, 3) avoir abandonné la folle créativité au profit des impératifs du « business », du rythme effrené de la « fast fashion » et de la communication en temps réel. Dans les années 1960, il y avait toute une symbolique et des enjeux de pouvoir derrière le raccourcissement des jupes ou l’élargissement des épaules. Aujourd’hui, on porte des vêtements qui reprennent les pyjamas ou dessous féminins sans que ces choix aient beaucoup de sens… Et ceci, précisément, est à son tour révélateur d’un état de la société.

Tim Mitchell, Clothing Recycled, 2005. Source : Exposition Fast Fahion au Museum für Kunstgewerbe, Hambourg (jusqu'au 25 octobre 2015).

Tim Mitchell, Clothing Recycled, 2005. Source : Exposition « Fast Fashion » au Museum für Kunst und Gewerbe, Hambourg (jusqu’au 25 octobre 2015).

Quoi qu’il en soit, comment ne pas essayer de comprendre les coulisses d’un secteur dominant dans l’économie d’aujourd’hui, comment ne pas questionner les coulisses du sourcing et de la chaîne de valeur ? S’efforcer de comprendre la décomposition du prix d’un produit,  ne pas être dupe… Il s’agit de mettre en œuvre un savoir et pas seulement un enthousiasme béat régulièrement ponctué de points d’exclamation.

Enquête et entretiens réalisés par :

Laura Homsi, Lucie Pensu, Ivana Zovko, Jeanne Schmitt, Carlotta Brignone, Tali Fitoussi, Adélaïde Gauthé-Minet, Marius Frayssinet, Arnaud Celas de Salengre, Morgane Collet-Stevens, Ingrid Vindis, Lola Kah, Laetitia Desnous, Annabelle Gauvain, Parysatis Peymani, Maxime Mokhnachi et Réjane Anton, + Xavier Le Roy (IFM/Management 2014) et Sophie Abriat (IFM/Management 2013).

 

 

 

 

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